Se lever, faire les courses ou se promener avec des amis : Toutes les activités de notre vie quotidienne nécessitent une interaction précise entre la motricité, la sensorialité et le système nerveux central. Le cerveau, qui est responsable de la coordination de ces sous-systèmes, joue un rôle central dans ce processus. Chez les personnes jeunes et en bonne santé, cette interaction fonctionne en général parfaitement. Avec l’âge, après une maladie ou un accident, les personnes ont souvent du mal à interagir de manière optimale avec leur environnement en raison de troubles dans les sous-systèmes susmentionnés ou de leur coordination. Cela peut entraîner des limitations des fonctions quotidiennes, de la mobilité, voire des chutes (Prévention des chutes grâce à l’entraînement de l’équilibre) et une perte d’autonomie.Se lever, faire les courses ou se promener avec des amis : Toutes les activités de notre vie quotidienne nécessitent une interaction précise entre la motricité, la sensorialité et le système nerveux central. Le cerveau, qui est responsable de la coordination de ces sous-systèmes, joue un rôle central dans ce processus. Chez les personnes jeunes et en bonne santé, cette interaction fonctionne en général parfaitement. Avec l’âge, après une maladie ou un accident, les personnes ont souvent du mal à interagir de manière optimale avec leur environnement en raison de troubles dans les sous-systèmes susmentionnés ou de leur coordination. Cela peut entraîner des limitations des fonctions quotidiennes, de la mobilité, voire des chutes et une perte d’autonomie.
Dans les pays industrialisés, une personne de plus de 65 ans sur trois en moyenne chute une fois par an. Chez les plus de 85 ans, le risque annuel de chute augmente même de 50%. Chez les personnes âgées, les chutes entraînent des blessures graves près de 15% des personnes concernées. Ces blessures sont synonymes de douleurs, de réduction de la mobilité et de l’autonomie et bien souvent, d’une peur croissante de la chute. En outre, les chutes entraînent, des coûts élevés pour la société et constituent un problème socio-économique.
En médecine, une chute est un événement accidentel qui résulte d’une perte d’équilibre en position debout ou lors d’un mouvement. Les raisons d’un risque accru de chute sont les suivantes, selon la documentation : les modifications dégénératives suivantes, qui peuvent être déclenchées par des processus de vieillissement, des blessures ou des maladies :
La perte de masse musculaire (sarcopénie) et de force musculaire (dynapénie) sont considérées comme les principales causes de l’augmentation du risque de chute. Il est intéressant de noter que la dynapénie progresse plus rapidement que la sacropénie et n’est donc pas liée de manière linéaire. Cela montre que l’un des principaux facteurs de risque de chute, la faiblesse musculaire, peut être attribuée à des déficits non seulement du système moteur, mais aussi du système nerveux [1].
Le processus complexe de la marche requiert, outre une conduction des signaux intacte et des zones cérébrales motrices fonctionnelles, des fonctions cérébrales supérieures (processus cognitifs). Ce sont surtout les fonctions attentionnelles et exécutives qui sont nécessaires pour une marche sûre. Les fonctions exécutives désignent les capacités cognitives qui permettent d’agir de manière ciblée (p. ex. contrôle de l’attention). Les fonctions exécutives sont localisées dans la partie antérieure du cerveau (lobe frontal), qui est soumise à des modifications dégénératives particulièrement importantes au cours du processus de vieillissement. Si l’âge, une maladie ou une blessure entraînent une altération des fonctions cognitives, cela se traduit par un risque de chute plus élevé [2].
Dans les paradigmes dits à double tâche, il apparaît clairement que la marche nécessite des ressources cognitives. Si l’on donne à une personne une tâche cognitive en plus de la marche, comme par exemple le calcul (condition dual-task), l’image de la marche se modifie. La tâche supplémentaire requiert des ressources qui ne sont plus disponibles pour la commande de la marche. L’interférence dite de la double tâche, que l’on peut également observer chez les personnes en bonne santé, est renforcée non seulement par les processus de vieillissement, mais aussi par les maladies neurologiques [3].
Pour une prévention efficace des chutes, il faut donc non seulement améliorer la force musculaire et l’équilibre, mais aussi entraîner les fonctions cognitives. L’entraînement de l’interaction entre le corps (système moteur et sensoriel) et le cerveau est essentiel. C’est pourquoi l’activité physique doit être
combinée avec des défis cognitifs. Ce type d’entraînement est de plus en plus connu sous le nom d’entraînement cognitivo-moteur [4].
Un nouveau type d’entraînement particulièrement prometteur s’appuie précisément sur ce concept combiné. L’entraînement interactif cognitivo-moteur (également appelé entraînement à deux tâches) associe les mouvements à des tâches cognitives. Il simule les exigences de notre vie quotidienne et entraîne de manière ciblée la communication cerveau-corps [4]. La littérature scientifique apporte de nombreuses preuves de l’efficacité de l’entraînement cognitivo-moteur [5;6;7;8]. On constate des améliorations dans les fonctions physiques (p. ex. équilibre, coordination, démarche) mais aussi dans les fonctions cognitives (p. ex. fonctions attentionnelles ou exécutives). Il est en outre décrit que l’entraînement cognitivo-moteur permet de minimiser le risque de chute chez les personnes âgées [9].
Les chercheurs supposent que l’entraînement cognitivo-moteur combiné peut avoir des effets supérieurs à ceux des approches d’entraînement séquentiel. Les résultats de la recherche animale confirment cette hypothèse, qui est due à un effet de synergie [10] : L’activité physique semble déclencher des changements positifs dans le cerveau (effets neuroplastiques) (p. ex. la création de nouvelles cellules nerveuses), le défi cognitif pouvant être décisif pour maintenir ces effets (p. ex. l’intégration des nouvelles cellules dans le réseau existant).
En collaboration avec l’EPF de Zurich, le senso a été développé pour permettre un tel entraînement interactif cognitivo-moteur en combinaison avec des exergames (jeux d’exercice). Des jeux d’entraînement sont présentés à l’utilisateur sur un écran, chacun d’entre eux faisant appel à des fonctions cérébrales spécifiques. Les jeux sont contrôlés par des mouvements corporels tels que des pas ou des changements d’équilibre.
Les mouvements sont enregistrés par une plaque sensible à la pression.
L’entraînement cognitivo-moteur s’adresse à tous ceux qui souhaitent renforcer la communication cerveau-corps. Il est utilisé dans la prévention, ainsi que dans la thérapie et la rééducation. Le senso est souvent utilisé dans le domaine de l' »active aging », de la prévention des chutes et de la gériatrie ainsi que dans la neuroréhabilitation.
Des études menées avec des seniors en bonne santé dans le cadre de la prévention des chutes ont montré qu’un entraînement sur le senso permettait d’améliorer les principaux paramètres de la marche (p. ex. la vitesse de marche ou la longueur des pas) [11,12]. Ces paramètres sont directement liés à une réduction du risque de chute.
L’entraînement cognitivo-moteur sur le THERA-Trainer senso convient en outre à une utilisation dans le cadre de maladies neurologiques telles que la démence, la maladie de Parkinson, l’attaque cérébrale ou la sclérose en plaques. Une étude menée sur des patients victimes d’un AVC a montré que l’entraînement sur le THERA senso permettait d’améliorer les paramètres physiologiques (par ex. la démarche) et d’optimiser les fonctions cérébrales (par ex. la vitesse psychomotrice) [13]. Une étude menée sur des patients atteints de troubles cognitifs graves dans le cadre de la démence a montré des effets positifs de l’entraînement THERA-Trai- ner senso sur la vitesse de marche et la rapidité d’exécution des pas, sur l’état cognitif général ainsi que sur le bien-être psychique [14].
Schättin, A., Arner, R., Gennaro, F., & de Bruin, E. D. (2016). Adaptations of prefrontal brain activity, executive functions, and gait in healthy elderly following exergame and balance training: a randomized-controlled study. Frontiers in aging neuroscience, 8, 278